Des dessous pour un siècle (14)

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20 062715 5Le mot sexy est une création des années 50, tant en paroles qu’en pensées. Avant toute allusion au sexe était bannie, sauf la précision de l’appartenance à un genre mâle ou femelle. C’est le genre de mot qui aurait pu rapporter une fortune s’il avait été déposé avec copyright. Pour l’instant il s’emploie encore modérément avec la bouche, mais certainement plus avec l’esprit. On est en plein passage entre nouveau et ancien monde. Cela peut s’appliquer à la mode bien entendu, mais encore plus à la société. Dans la plupart des pays occidentaux on vit une ère prospère sous forme de consommation, on travaille pour acheter ce que l’on a produit, une part de cette argent étant consacré au superflu. Pendant des siècles, la société se divisait plus ou moins entre une petite partie de riches et une grande partie de pauvres. Maintenant on voit l’émergence d’une nouvelle catégorie, la classe moyenne. Elle n’est ni riche, ni pauvre, la lutte des classes se poursuit également en son sein. C’est à celui ou celle qui aura une plus belle bagnole que son voisin ou une plus belle robe que sa voisine. La frime est de bon ton, surtout auprès des adolescents qu’on considère comme une nouvelle clientèle potentielle d’acheteurs. Le raisonnement est assez juste , dans la famille les enfants sont souvent les plus nombreux, les plus potentiellement acheteurs de futilités, à condition qu’on leur propose ce qui peut les intéresser. Le créneau se situe entre ce qu’ils aiment et ce que la bourse des parents peut leur offrir. 

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Reflet des moeurs d’une époque, le mec qui s’excuse d’avoir embrassé sa conquête à leur premier rendez-vous!

Ceux qui ont vécu cette époque se rappelleront très bien en quoi consistait cette petits trésors à bon marché. Une bande dessinée, un disque, une séance au cinéma, une voiture ou un train miniature font la joie des garçons. Pour les filles, c’est un peu différent, bien que les petites joies des garçons peuvent aussi être celles des filles. Elle sont plus proche de la coquetterie, la mode et ses accessoires arrivent souvent devant, on veut faire comme maman. Le plaisir de maman c’est souvent consulter les magazines féminins qui commencent a être très populaires, Marie-Claire, Elle, s’arrachent presque à la devanture des kiosques. Un nouveau média, encore très discret va mettre de l’ambiance dans les foyers et servir de tremplin au lancement d’une nouvelle manière de voir le monde, la télévision. En 1950, c’est encore très discret, environ 4000 foyers possèdent un téléviseur, principalement sur Paris et environs. 

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20 062715 6Comme je le laissais supposer dans un autre chapitre, les années 50 c’est vraiment l’âge d’or de la lingerie. Elle est exactement au milieu de la route. Tout en ayant adopté une simplification en nombre de pièces essentielles au modelage du corps, elle n’est pas encore apparente, on la cache secrètement sans ignorer tous les effets qu’elle peut produire sur l’imagination. De plus, elle n’est en version basique pour celles qui le veulent bien. Certaines marques de lingerie proposent des modèles qui avoisinent plus le chef-d’oeuvre que la pièce de lingerie, c’est de l’art dans la lingerie.

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La gaine reste sans doute la pièce maîtresse du tiroir de lingerie, on ne saurait s’en passer, elle figure dans les achats de toutes les femmes d’un certain âge, un peu boudée par les plus jeunes qui ont moins de problèmes avec la silhouette idéale, là le porte-jarretelles est roi. La gaine ne présente pas que des avantages, elle peut être inconfortable, compresser, avoir tendance à remonter. La publicité s’emploie a gommer tous ces défauts en promettant le modèle idéal pour chacune. La marque Chantelle sera un des musts de la gaine de marque et occupera une part prépondérante sur ce marché. Les origines de cette marque remontant au XIX siècle, mais le nom sous lequel il connu aujourd’hui est plus récent et prendra son envol après la guerre avec sa fameuse gaine. Evidemment d’autres marques sont présentes sur le marché, Barbara, Lejaby, Christian Dior plus axé sur le luxe et surtout ses bas griffés. Il sera aussi un des seuls dans les années 70 a fabriquer encore des porte-jarretelles.

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La jarretelle, justement, figure par défaut sur pratiquement toutes les gaines vendues à l’époque. Evidemment on porte des bas, et même s’il fait une chaleur à crever et que l’on enlève les bas, la gaine est quand même présente, question de maintien de ce fameux ventre qui a tendance à s’étaler en rondeurs envahissantes. Tant pis pour les jarretelles inutiles, elles servent de décor. C’est encore la jarretelle de qualité, métallique, assurant un maintien parfait du bas sous toutes les tensions possibles. C’est plutôt le bas qui se déchirera. Après des années d’ignorance, les fabricants sérieux de corseterie aujourd’hui l’ont remise à l’honneur dans une version à peine modernisée. 

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La chaussure à talon n’est pas spécialement une invention des années 50, mais c’est à cette époque qu’elle va se démocratiser et devenir un must sous sa forme de talon aiguille. Il déclencha une polémique digne de celle du corset concernant ses effets sur la santé. C’est en 1953 qu’apparaît le nom de stilleto dans un journal américain. Cet anglicisme désigne encore aujourd’hui le talon aiguille. Le port des bas coutures est immanquablement associé maintenant avec le haut talon, ce qui n’était pas le cas dans les années 50 où la chaussure genre ballerine était très courante.

Avant de passer à la seconde moitié des années 50, plus qu’avec des mots, magnifions en photos cette époque glorieuse pour la grâce féminine.

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A suivre

8 réflexions sur “Des dessous pour un siècle (14)

  1. Tres jolie et effectivement la gaine reste pour moi encore et encore la pièce maitresse des tiroirs bien remplies vive les jarretelles.

  2. des années de bonheur ….que nous avons vécu pour ceux et celles qui ont vécus ces années bonheur Des magnifiques vitrine de lingeries toutes des plus affriolantes, j’avais 17 ans et je connaissais sur le bout des doigts toutes les vitrines de lingeries qu’il y avait dans ma grande ville
    Dans une de ces vitrines j’ai vu et revu x fois une très jolie petite culotte rose avec des volants autour des jambes; je passais et repassais devant cette vitrine et un beau jour prenant tout mon courage je me suis pulsais dans ce magasin une gentille vendeuse m’a demandé ce que je voulais
    et j’ai dit que je voulais cette culotte rose en montrant dans quelle direction elle se trouvait en vitrine mais là un peu catastrophe elle me demande quelle taille je veux ! ! !!!! je n’avais pas prévu !!! alors j’ai dit : c’est pour une personne un peu comme vous …. j’ai payé en tremblant et je suis sorti presque qu’en courant. j’ai gardé assez longtemps cette jolie chose par chance elle convenait à ma taille je me suis racheté par la suite en achetant ma 1er gaine avec plastron de satin j’avais 18 ans .je savais qu’il me fallait du 95 j’avais essayé en douce celle de ma patronne.

    • Bonsoir Jacques et bienvenue,

      Eh bien que de souvenirs, joliment évoqués. Il est vrai que la lingerie peut revêtir (c’est le cas de le dire) différentes formes. Je crois qu’il faut aller au bout de ses fantasmes et de les avouer. Je suis persuadé que c’est une forme de bonheur. Bravo!
      Bien à vous

  3. à 16/17 ans j’ai était embauché garçon boucher nourri et logé chez un couple de +/- 35 ans gentil, sérieux et j’ai eu cette chance que ma patronne était une très jolie femme coquette à souhait et bien sur fan des belles lingeries de cette époque des années 49….65. les années du nylon lingeries vaporeuses, combinaisons bretelles crayon grand volant de superbe dentelle, transparente/semi transparente, opaque, soie satinée, culotte +/- flottante avec joli volant autour des cuisses mais gros défaut l’entrejambe n’avait pas encore le double fond en coton qui est arrivé un peu plus tard suite à un rapport des autorités médicales qui constataient de plus en plus d’infections aux entre jambes féminines et ce la du au fait que le nylon ne laisse pas passer la transpiration.( Maintenant vous savez tout.) Un peu plus tard j’ai pu constater que ma patronne portait des jolies combinaisons en satin , en soie, toujours avec dentelles contrastantes
    bien sur elle portait des gaines (il fallait bien tenir les bas ) j’aimais les gaines avec plastron en satin brillant ; j’ai été comblé c’est ce qu’elle aimait
    Comment je savais tout ça ??? facile , j’avais accès à la buanderie ou était déposé dans un panier ce qu’elle déposait après avoir pris son bain……
    Immense bonheur, vers minuit, maison endormie, sauf moi!!!, je ramenais ce panier emplit de ses trésors dans ma chambre, j’essayais le tout même les bas et je me retrouvais en « patronne » devant la glace de ma chambre située à coté de cette buanderie… je vous laisse imaginer le reste……

    • Merci l’Ami,

      Si vous en avez encore beaucoup comme ça, je me ferai un plaisir de les publier, contactez-moi. Et puis vous êtes un bon narrateur, cela ne court pas les rues…

      Bien à vous

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