Ray Manzarek a fermé sa porte

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En 1967, on n’y échappait pas, les radios branchées nous offraient « Light My Fire », le tube d’un groupe tout à fait nouveau les Doors. Dans une version raccourcie d’une bonne moitié, la chanson faisait les belles soirées d’un jukebox qui nous menait à la fin de la nuit. Jamais, peut-être un groupe n’a autant démérité de s’appeler groupe. D’un côté il y avait Jim Morrrison, un beau dieu entièrement fabriqué par le showbiz, au verbe poétique qui voyait un tas de trucs là où la plupart des gens ne voyaient rien du tout. De l’autre côté, il y avait les musiciens, ceux qui jouaient d’un instrument s’entend. Ray Manzarek était un peu l’homme orchestre de la bande, claviers, contre ses deux amicaux adversaires, John Densmore, batterie et Robbie Krieger, guitare. Pourtant de ces oppositions naquit une belle alchimie que le groupe entretient avec des chansons juste assez faciles pour en faire des tubes, beaucoup plus compliquées pour s’attacher la fidélité de ceux qui cherchaient autre chose, qui voulaient ouvrir d’autres portes. L’aventure, une des plus revisitées par les musiciens en mal de répertoire, dura intensivement et musicalement  jusqu’à la mort de Morrison en 1971. Ils explorèrent un peu tous les styles avec un bonheur certain, chaque fan a son propre répertoire, ses propres préférences. Il y a autant de « j’aime » que de fans. Qui ne se souvient de « The End » dans « Apocalypse Now »?

This is the end my friend, RIP Mr Manzarek (1939-2013)

Les Doors – Strange Days

Sans doute un peu moins visible que le premier album pas mal aidé par le succès de « Light My Fire », le second de la discographie des Doors n’en constitue pas moins un opus dégoulinant du monde angoissé de Jim Morrison. On l’a souvent dit le groupe c’était Jim Morrison et les Doors. Oui si on veut, mais si les trois instrumentistes n’avaient pas enrobé de sons les poèmes de Morrison, nous n’en serions pas à honorer le poète maudit qu’il était et qu’il serait resté. Devenu un des chanteurs les plus charismatiques de toute l’histoire de la pop, il hésitera toujours entre l’ombre et la lumière, préférant sans doute la première. Cette ombre dans laquelle les poètes se sentent plus à l’aise, loin des foules qui empêchent le poète de poèter. Cet album est encore un voyage qu’il faut faire, un de ces lieux à visiter, encore hanté des mille fantômes surgis des ces jours étranges. Nous devenons les gens étranges de ces jours étranges, ces visages laids que regardent les solitaires. Les jours étranges nous ont trouvés, mais quand la musique sera finie… qui sait?

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